2 X 4 = Gibraltar

Le moteur réparé nous pouvons partir, vite car un gros coup de mistral force 9 est annoncé, encore… Dans 4 jours, nous serons arrivés à Gibraltar, en tout cas selon le routage de notre ami Serge. On range le bateau et on part faire les grosses courses : 30 litres d’eau et des sacs plein les mains, plus les gros sacs à dos. On ressemble à 2 mulets trop chargés qui ont de la peine à avancer !

Départ vers 18h, la mer est assez forte, on se fait secouer, mais c’est pas grave, on commence à avoir l’habitude. Puis le calme arrive, très peu de vent. On en profite pour pêcher une belle bonite et admirer les dauphins. Les jours passent et on avance lentement. Le vent au départ étant plus faible que prévu, on ne rattrape pas le flux d’Est censé nous pousser vers Gibraltar. A la place, c’est le coup de Nord-Est qui nous rattrape et nous force à tirer des bords avec du vent de face. Les 460 milles prévus se transforment en 600 milles de distance. Manque de chance, le courant de Gibraltar est plus fort que prévu, 2.8 nœuds, pour notre petit voilier c’est un sacré ralentisseur.

Après 8 jours, nous arrivons enfin à Gibraltar. Le double que prévu… Il est 6h du matin, on est content de voir la ville, on va pouvoir se reposer.

Gibraltar en vue

On arrive au port à Gibraltar, côté britannique. Hé oui, Gibraltar est une petite enclave anglaise au milieu de l’Espagne. Le garde-port nous accueille de façon « dégueulasse » et nous envoie bouler avec un : « Le port ouvre à 8h30, revenez à cette heure pas avant ». Super, on fait quoi en attendant ? Des ronds dans l’eau ?  Notre seule envie est d’aller prendre une bonne douche et dormir un peu. On tente l’autre port de Gibraltar aussi du côté anglais, mais c’est le même con qui nous répond avec son 8h30. Qu’il aille au diable, on va aller voir si du côté espagnol c’est plus sympa. A peine arrivés, 2 hommes viennent nous aider à amarrer le bateau au ponton à essence et nous disent que le port ouvre à 9h mais qu’on peut sans autre attendre ici. Il n’y a pas à dire, on est bien mieux là. On change vite le drapeau de courtoisie pour remettre l’espagnol.

On pose donc nos valises quelques jours dans cette jolie marina d’Alcaidesa. Si un jour vous allez à Gibraltar, on vous conseille vivement de venir ici. La marina est moins chère que celle de Gibraltar, l’infrastructure est toute nouvelle et les gens sont très serviables.

Après avoir passé 8 jours en mer, je vous laisse imaginer l’état de nos provisions de nourriture. Autant dire qu’il nous reste que des conserves. J’étais en train de dire à Emilien au combien je rêverais de me faire une petite salade avec plein de légumes dedans quand un gars sorti de nulle part arrive près de notre bateau pour nous offrir 2 sacs remplis de vivres en tous genres (fromages, légumes, fruits, lait, beurre et moutarde). Il finissait son voyage et rentrait en avion. Il ne pouvait rien prendre avec lui et nous a donc donné avec grand plaisir ce qui lui restait. La classe. Comme quoi, on a aussi de bonnes surprises !

Le temps n’étant pas terrible, on en profite pour bricoler quelques détails sur le bateau, réparer l’avant (suite à la tempête de Sóller) et faire les lessives.

Si le beau revient, on ira voir les singes et visiter Gibraltar, mais pour le moment c’est APÉRO, alors on vous laisse !!