6000 kilomètres plus tard

Bonjour à tous !!!

 

Il fait 29 degrés, la mer est turquoise et l’air humide. Pas de doute, on est bien aux Caraïbes. Y venir en bateau, ça se mérite et de mon côté, la route depuis les Canaries a duré 29 jours. Une transatlantique de plus au compteur. Cette fois dans l’hémisphère nord.

 

Remontons donc au samedi 11 janvier. Oriane est rentrée en Suisse, de mon côté je termine les préparatifs du bateau pour la traversée. J’ai encore dans l’idée de la faire seul mais après avoir passé presque 1 mois entre le mouillage et le port de Las Palmas, des liens ont eu le temps de se créer. Et c’est le cas avec Jojo et Lisa, deux bateaux-stoppeurs à la recherche d’un embarquement pour les Antilles. Ca fait maintenant bien 10 jours qu’on trainasse ensemble sur notre bateau et qu’on se croise aux différents apéros et barbecues. Alors au final, pourquoi pas les embarquer, ça peut être sympa et on pourra jouer au cartes. Et après quelques bières, départ, je les embarque. On fonce faire l’avitaillement pour 3, 150 litres d’eau, du gasoil et des tonnes de nourriture. Vers 22h, le bateau est prêt, on s’offre un dernier bon restaurant, saumon, entrecôte, c’est la dernière fois avant un bon moment, on part le lendemain, le vent est enfin de retour.

 

Le 12 février au matin, un dimanche, un dernier Skype, une dernière bière avec les copains et vers 11h, on quitte le port, direction la Martinique 3200 milles plus loin. Temps prévu, 25 jours minimum. Une moyenne de 130 milles par jour, c’est faisable si le vent est constant, autrement ça sera plus. Et ce premier jour, c’est pas gagné, absolument pas d’air. On sort du port au moteur, on se met un film sur le pont et on attend tranquillement que le vent annoncé arrive. Vers minuit c’est chose faite, 25-30 nœuds, un peu de houle, c’est parti.

 

Les 10 premiers jours se passent sans accro. Un petit manque de vent tout de même, entre 5 et 15 nœuds de moyenne, ça n’avance pas vraiment. On pêche, on dort, on mange bien et on matte des films.

 

 

Fin de la deuxième semaine, le vent forcit et s’établit vers 20-25 nœuds. Notre génois part en morceaux (encore !!). On a voulu essayer un nouveau pour la traversée, visiblement le tergal est trop « cuit » et ne résiste plus assez. On se motive donc avec Lisa et plutôt que de remonter le Solent, on change le boudin d’enrouleur de notre génois lourd quasiment neuf qui est un peu gros. 3 jours de coutures plus tard, le génois est prêt à être hissé. On prépare la manœuvre mais c’est trop tard, un front (pas annoncé) nous rattrape et impossible de hisser. 40 nœuds établis avec des rafales assez fortes. On enlève le vieux génois et je hisse le tourmentin. Le régulateur tient la route, nuit de veille. Le lendemain, le vent redescend à 30-35 nœuds. C’est toujours trop pour hisser la voile. Il doit bien y avoir 6 à 7 mètres de creux, si ce n’est pas plus. On reste sous tourmentin mais on équilibre avec la grand voile à 3 ris. C’est stable et ça avance un peu. 3 jours plus tard, tout se calme et retour de 15-20 nœuds de vent, on monte le nouveau génois. Parfait, tout tient la route et on repart à 6.5 nœuds. Malheureusement, on a bien dû perdre 3 à 4 jours, dommage.

 

 

Le 15ème jour, petit « surprise ». En voulant démarrer le moteur, je trouve ma batterie à 0 volt. Je démonte le plancher pour voir si la cosse s’est débranchée et la « wouhou » tout est rempli d’eau. La batterie se trouve à 20cm sous l’eau…  On goutte, eau de mer, pas bon. Pompe de câle à fond, nettoyage, 1200 litres d’eau plus tard ce n’est « que » la pompe de câle qui avec la force des vagues (6-7m) fait syphon et refoule à l’intérieur. Une pompe de câle qui remplit un bateau d’eau…. Bref… une vanne à fermer et le tour est joué. Malheureusement l’aspirateur et la machine à coudre en ont pris pour leur grade, dommage.

 

 

Les deux dernières semaines, rien à signaler, quelque poissons volants, du soleil, des grains et de la pluie, du vent et de la mer constants, tout s’est bien passé.

 

 

Et nous voilà donc, le 10 février, en vue de la Martinique. Arrivée au port vers 8h du matin. On sort du bateau et on file se manger un double cheesburger au bar de la marina. Quel bonheur… Oriane arrive le soir en avion, ça me laisse vite le temps de ranger le bateau et de partir la chercher à l’aéroport….

 

 

Quelques chiffres sur notre traversée pour ceux qui aiment les chiffres :

 

Nourriture :

– 150 litres d’eau bue – 400 litres pour le reste (douche, vaisselle, etc)

– 4 chariots de nourriture.

– 1 chariot de fruits et légumes.

– 14 sacs poubelle.

– 1.5 kilos de jambon cru.

 

Plats cuisinés pour ceux qui croient qu’on mange du lyophilisé :

 

– Bruschetta maison.

– Pizzas maison.

– Menu créole au beurre de cacahuète.

– Tresse au beurre – croissant – pain – pain paysan.

– Crêpe ou pancake un matin sur deux.

– Pâtes (thon, fruit de mer, pesto, arabiata, carbonara).

– Thon et daurades crues à la tahitienne.

– Chili con carne.

– Patate sous toutes ses formes (purée, rösti, robe de champs, etc…).

 

Et tout un tas d’autres choses que j’ai sûrement oubliées. On n’est pas morts de faim.

 

Divers :

 

– 15 films regardés (dont un paquet de navets).

– une bonne 20aine d’heures de parties de cartes.

– 3 bonites et 1 daurade pêchées.

– Des centaines d’heure à disserter sur la vie et refaire le monde sur le pont.

– Aucun vomi…

 

Voilà. Quelques photos pour finir.

 

 

 

Commentaires

  1. So a écrit le

    Hep, on veut des photos de Mousse avec de la crème solaire indice 50 sur les oreilles :)

  2. Elo a écrit le

    Génial !! et Bravo !! profitez bien des Antilles..le rêve ;-)

  3. Bertrand a écrit le

    Ça c’est de la batterie! Même les volts sont étanches :-)

  4. Emilien a écrit le

    Hello,
    Merci pour les messages. Pour Bertrand, la batterie inondée après 1 semaine de bain et des cosses partie en calamine affichait toujours 12.8V… Un peu de câblage et le tour étais joue.

  5. Christine Bertin a écrit le

    Superbes photos, merci pour ce récit, et merci d’avoir fait traverser ma fille et son compagnon sur l’autre continent.

  6. Bertrand a écrit le

    Oui bravo, c’est bien ce qu’il faut dire!

    Il reste un mystère dans le récit…vous avez pu redémarrer le moteur? A la manivelle? Ou avec les autres batteries qui n’étaient pas inondées?

  7. babou a écrit le

    Bravo félicitations et j’en passe. …
    Heureux d’avoir retrouvé ta dulcinée he présume. Elle s’est languit de toi en tout toi. . ..
    Ça a pas l’air facile votre bateau les grandes vagues….
    Moi j’aurai peur…
    Gros bisoux les voyageurs ♡♡♡

  8. Julien a écrit le

    Magnifique, c’est que du rêve (et merci pour les belles photos). Bonne chance pour la suite !

  9. Gwendal a écrit le

    Kesskon dit dans ces cas là ? Bravo !!!!! Et pile poil synchrone pour récupérer ta douce au jour près, ça c’est la cerise sur le gâteau !
    Encore Bravo !

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