Après avoir quitté Charleston, nous reprenons encore une fois la route du nord. Une navigation de 3 nuits par l’océan sans réelles surprises. Un manque de vent la première nuit, puis une jolie brise vent arrière nous emmène voile en ciseaux droit sur Beaufort, en Caroline du Nord. Le courant de marée étant malheureusement contraire à notre arrivée, je passe la dernière nuit à attendre la renverse au large.
Fatigués par cette dernière nuit blanche, on décide de s’offrir une petite halte à quai. Des orages sont annoncés pour la soirée et on a envie de se reposer un peu. On s’amarre donc devant le Sanitary Fish Market, un restaurant ayant un ponton aménagé pour les bateaux de passage. Un super accueil de leur part et une très bonne cuisine, on y restera finalement 3 jours.
Beaufort se trouve au sud du cap Hatteras, cap redouté par les marins américains pour son Gulf Stream puissant et ses orages d’une rare violence en été. Pour éviter de mauvaises surprises en mer et changer un peu de paysage, on décide de remonter jusqu’au Delaware par l’Intracostal Waterway.
Après Beaufort, on se rend à la jolie petite ville d’Orientale, suivis par quelques arrêts « sauvages » en pleine nature. Nous arrivons ensuite à Elizabeth City.
La ville est surnommée « Quai de l’hospitalité » et offre un ponton gratuit disponible 48h pour les bateaux de passage. Le jour de notre arrivée, la ville est l’hôte d’une grande cérémonie en l’honneur des garde-côtes. Cupcakes, boissons et visite d’une frégate de sauvetage en mer. Le jour suivant, nous rencontrons une couturière prête à faire notre capote pour un prix abordable et dans des délais corrects. La voile que nous utilisons jusqu’alors comme protection n’est plus suffisante. Notre bateau a aussi besoin de quelques réparations, on décide de profiter de l’occasion et de rester dans la ville plus longtemps. La municipalité nous autorise à utiliser leur quai plutôt que d’aller nous ancrer. La même journée, Oriane rencontre Caroline, organisatrice de l’événement Splash. Durant une semaine, des artistes se réunissent dans un lieu ouvert au publique et travaillent, donnent des séminaires et partagent leur art avec les visiteurs. Le lundi, nous passons y jeter un œil et quelques discussions plus tard, Oriane se fait inviter comme artiste étrangère pour y créer ses bijoux. Le mardi matin 8h, sa table est installée et le travail commence. De mon côté, je bricole sur le bateau et m’occupe de l’intendance. La semaine passe très vite. On rencontre énormément de gens, on passe dans le journal et on mange même un barbecue chez le maire. Notre capote n’étant pas terminée, on reste sur place la semaine suivante. On va à la plage avec Debbie, on passe nos soirées avec Shannah et Kris, on fait de l’avion avec Margareth, bref une semaine plus que bien remplie.
Après 2 semaines, c’est plein de supers souvenirs, avec une nouvelle capote et plein de nouveaux amis qu’on s’engage dans le Dismal Swamp Canal en direction de Norfolk. Ce canal créé par les esclaves dans les années 40 traverse une énorme région marécageuse appelée Dismal Swamp. On y trouve des ours, des alligators, des tas d’animaux sauvages et des tonnes d’insectes. On continue notre route en nous arrêtant tous les soirs à l’ancre ou à quai dormir.
Passé Norfolk, nous entrons dans Chesapeake Bay, un énorme bras d’océan à l’intérieur des terres. On prévoit d’y naviguer non-stop mais un orage super violent la première nuit nous décourage et on s’ancre finalement chaque jour au coucher du soleil.
Au milieu de la baie se trouve Annapolis où vit notre ami Jim qu’on a quitté un mois plus tôt le lendemain de la perte de son bateau. Il nous promène dans le Maryland, nous fait visiter Washington DC et traîne avec nous toute la semaine.
Depuis Annapolis, on tente une navigation non-stop vers New York. La première soirée, un front froid passe avec du vent violent et de gros orages. On est obligé d’abdiquer et d’aller se cacher dans une crique pour la nuit. Le lendemain, on traverse la baie du Delaware. Le soir, plus de vent, on s’arrête encore pour la nuit. Décidément, aller à New York s’annonce plus compliqué que prévu. Depuis le Delaware, la météo nous prévoit 3 jours de vent favorable. En 24h, on devrait être à NY, parfait, cette fois c’est la bonne. Mais non, rebelote, la première nuit c’est plus de 30 nœuds de vent droit dans la figure, une mer mauvaise et 3 ris dans la grand voile. Épuisés le lendemain matin, on se déroute sur Atlantic City. Le ciel reste menaçant et n’augure rien de bon.
Au moment où je vous écris ces lignes, notre choix semble avoir été très judicieux. Ce qu’on peut qualifier d’une « tempête » nous passe dessus. Toute la journée, le vent a soufflé à 35 nœuds avec des rafales à 40, une pluie diluvienne, des éclairs. Le bateau tire sur son ancre et l’iPad avec son alarme de mouillage ne m’a pas quitté de la journée. Ces deux dernières semaines, la météo n’a vraiment pas été facile. Les orages sont quasi quotidiens, avec du vent et contrairement à l’Europe, plusieurs éclairs par seconde. Les coups de vent eux s’enchaînent rapidement. Il semblerait que l’Atlantique Nord ne soit pas très clément sous ces latitudes.
Très sympa toutes ces aventures! J’espère que vous ramènerez un peu d’accent de naorth kerolaaayna! Amusez vous bien. quand la météo sera meilleure. J’espère que Mousse est restée aussi amusante qu’à ses débuts sur le Rhône!
C’est sur une putain de plage
Que j’admire le paysage
Laissant de loin le mauvais côté
Du bitume, est-ce un mirage?
Jtm ma soeur
Pleins de rebondissement les loulous.
Ici c’est canicule mais on va pas de plaindre étant donner que dans quelques semaines il neigera… hahaha
? ☺ ?
que du bonheur votre aventure vous nous manquez