Après avoir passé presque un mois sur le lac Champlain à tenter de comprendre les québécois et leurs expressions, on se sent prêt à passer à l’étape suivante. On prend donc notre courage à deux mains et on quitte les USA pour traverser la frontière et remonter la rivière Richelieu jusqu’à Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix au Québec.
Pour marquer le coup, après deux ans de loyaux services, notre hélice décide de se séparer d’une de ses pales à 1 kilomètre du chantier naval. Ironie du sort, on avait de toute façon prévu de la changer.
L’arrivée au quai fut donc remarquable. On devait faire du 0,5 km/h avec notre demi-hélice. L’eau étant basse, on est resté planté au milieu du canal à deux mètres du quai. Heureusement, un gros dinghy nous a donné un coup de main et nous amené à destination.
L’automne arrivant, on sort le bateau de l’eau pour s’assurer des températures correctes nous permettant de faire quelques rattrapages de peinture sur la coque du bateau et redonner un coup aux vernis.
Le village de St-Paul n’est pourtant pas au bord de l’eau, excepté la rivière Richelieu, mais est considéré comme la capitale nautique du Québec. Et c’est assez réaliste, des chantiers navals partout et des « gens de bateaux » plein les bars. L’endroit parfait pour bricoler et trouver tout le matériel nécessaire à de grosses réparations.
La liste des travaux à faire avant le grand nord est longue. Isolation, chauffage, gouvernail, peintures extérieures, soudure, refaire la salle de bain, etc. On est en septembre et l’hiver commence en novembre. Deux mois au moins vont être nécessaires si on veut tout finir.
Et vous me direz, ensuite il se passe quoi ? Et bien ensuite, la température descend définitivement en dessous de 0 et tout gèle. Donc comme on ne veut pas voir ça, on redevient des terriens quelques mois et on laisse Molly dormir sous sa couche de neige en cale sèche. Les voies navigables ré-ouvrent en général début mai. Donc on en profite pour rentrer passer l’hiver en Europe et travailler en station. Coup de chance, nos parents n’ont pas encore transformé nos chambres en fitness et nous permettent ainsi de rentrer en Suisse. Mousse reste en pension chez Normande et passera aussi l’hiver au chaud dans une maison.
Quand on y pense, ça fait maintenant 2 ans qu’on est sur la route et cette pause forcée nous pousse à faire le bilan. On se rend compte que tout s’est plutôt bien passé pour nous. Excepté des ongles, des doigts de pieds cassés et des bleus partout, aucun accident grave. Pareil pour le bateau, beaucoup de petites casses, mais rien de dramatique. On est chanceux.
Quelques chiffres, histoire de faire un « vrai » bilan de la situation:
- Un peu plus de 10’000 milles nautiques (18’500 km) parcourus, soit pas loin d’un demi-tour du monde.
- 300 heures de moteur environ, dont la majorité sur le Rhône et les rivières américaines.
- 38 coups de téléphone avec la douane américaine.
- Plus de 100 coups de téléphone ou Skype avec la famille (et oui, il faut bien les rassurer !)
- 29 jours au large pour la plus longue navigation.
- 3 fois le chat à l’eau.
- 730 couchés de soleil.
- 118 ancrages différents.
- On a été 4 fois en marina (Majorque – 2x aux Canaries et à Puerto Rico pour se protéger du vent).
- 2 fois en chantier naval (Guadeloupe hors de l’eau, Trinidad à l’eau).
- Visité 14 pays et 33 îles.
Et la météo la plus mauvaise alors ?
- 75 noeuds (140 km/h) de vent dans un port (Graciosa).
- 55 noeuds (100 km/h) de vent à l’ancre (Grenade).
- 45 noeuds (80 km/h) de vent en mer (plusieurs fois).
- Les vagues les plus grosse devaient faire… difficile à dire… 6 à 8 mètres je pense.
- On a récupéré (grâce à notre bâche conçue spécialement) 120 litres d’eau en 1 heure à Tobago sous un grain monumental.
- On a dû se ré-ancrer qu’une fois en catastrophe au milieu de la nuit dans un coup de vent au Bahamas.
Les trucs cassés ou échangés :
- 4ème dinghy (1 qu’on s’est fait volé, 2 qu’on a achetés et vendus, et le dernier qu’on a reçu).
- 4ème moteur hors-bord (3 reçus et 1 acheté et on en a redonné 2).
- 4ème feu de navigation avant.
- 3ème génois (voile d’avant).
- 10ème paire de lunettes de soleil.
- 5ème tournevis multi-embouts.
Les trucs perdus à l’eau (involontairement bien sûr) :
- 4 clés de 13.
- un iPhone 4S.
- 2 lampes de poche.
- 1 paire de lunettes de vue.
- Une paire de chaussures.
- 1 douche.
- Et sûrement plein de choses qu’on cherche encore aujourd’hui dans le bateau.
La suite de nos aventures va reprendre le 20 avril 2016, date de notre avion retour vers le Canada. Le planning de navigation sera le St-Laurent – Labrador – Groenland – Islande et retour en Europe par le nord. On risque d’avoir grandement besoin d’équipiers pour nous aider. Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à nous écrire.
Pour le reste, comme c’est un peu une page qui se tourne, on remercie tout ceux qui nous suivent et nous soutiennent sur internet. Nos familles bien sûr, qui ont assuré entre autres toute notre logistique administrative et se coltinent chaque année nos déclarations d’impôts. Les copains / copines qui nous ont filé plein de coups de main et pleins de conseils quand il fallait réparer Molly. Et enfin on salue tous les autres qu’on a croisés, avec qui on a refait le monde et avec qui on le refera j’espère. Si vous êtes proches de la Suisse cet hiver, passez nous voir !
“C’est justement la possibilité de réaliser un rêve qui rend la vie intéressante.”
De Paulo Coelho
Salut! Vous êtes les bienvenus à Rimouski lors de votre descente du Fleuve St-Laurent vers le Golfe!
Avec plaisir Monique, je rentre en Europe tout bientôt :)
Coucou, superbe aventure, quelle surprise de découvrir votre passion et d’en apprendre plus sur vous et votre rêve devenu réalité. Merci pour le partage, vivement la suite et qui sait, peut être que nous nous recroiserons un jour.
J’espère que vous avez compris :
Que c’est pour un coup de rouge ( valaisan ou autre )
Salut le cousin et » la cousine » sans oublier Mousse !!!
Plaisir de vous croiser dès le retour en terre valaisanne, avec une coup de route …etc etc !!!
Bisous à tous 3
Monique