Fin mai les travaux sont terminés et je peux enfin remettre le bateau à l’eau. Excepté une mini-fuite d’eau aux toilettes, tout semble fonctionner. Le beau temps est enfin de retour et amène un petit air d’été sur le chantier. Les barbecues, les siestes au soleil recommencent, ça fait du bien. Le départ commence à se faire ressentir, je fignole les derniers détails.
Après mures réflexions, je décide de changer ma route. Oriane ne me rejoindra pas tout de suite et aimerait profiter encore un peu de la Suisse. Je vais donc être seul pour une bonne partie du voyage. Hugues, avec qui j’avais mon premier voilier, me rejoindra seulement à Terre-Neuve ou au Groenland. Je décide donc de faire demi-tour et de repasser par New-York pour remonter au Canada par le large. Le St-Laurent ne m’intéresse pas vraiment et tout le monde m’en peints un portrait peu motivant. Brouillard, obligation d’aller en marina, forts courants, prix exorbitant. Bref, c’est suffisant pour moi, je choisi la facilité et je reprends rapidement la route du sud.
Après avoir quitté St-Paul de l’île au Noix, je retraverse le lac Champlain. Pas grand chose à en dire si ce n’est que la nouvelle hélice fonctionne bien. La vitesse de croisière à passé de 4.2 à 5.5 nœuds, ça change la vie. Ceux qui comme nous ont un moteur qui n’avance pas comprendront.
Une 15 aine d’heures de moteur plus tard je rejoins Whitehall. Les choses sérieuses commencent. 12 écluses à passer en solitaire. Ce n’est pas la fin du monde, il faut juste bien maitriser ses manœuvres de quai et éviter d’exploser le mât contre un mur. Les premières se passent bien. Puis le vent se lève, et ça devient clairement plus compliqué. Molly pèse 10 tonnes, et à bout de bras quand le vent prend, ça se ressent. J’arrive à toutes les passer sans laisser de peinture sur les murs, mais j’avoue que la prochaine fois j’essayerai de prendre quelqu’un avec moi, c’est vraiment plus simple et plus sure. Les journées sont longues, le canal trop petit pour mettre le pilote automatique. Je m’offre un coup de soleil intégral.
Les 12 écluses passées j’arrive dans l’Hudson River. Je descends jusqu’à Catskill où je peux enfin remettre le mât à la verticale sur le bateau. Plus de pont, plus d’écluses, la voie est enfin libre. Quel plaisir, une année qu’il trainait à plat sur ses supports et que je me cognais la tête dessus.
L’Hudson River, pas grand chose non plus à en dire, si ce n’est que le pilote automatique déconne et que je dois barrer toute la descente. Je profite d’aller le changer chez West Marine. Deux jours plus tard je prends une bouée sur la 79ème rue de Manhattan. De retour à New-York, de retour au bord de l’océan.
Cette fois je décide de ne pas rester trop longtemps. Le vent souffle assez fort et avec le courant, j’ai l’impression d’être en pleine mer dans le bateau. Tous les ferries qui passent le font sauter toute la journée. C’est certainement le mouillage le moins confortable du monde, mais à 30 dollar la nuit en plein centre-ville, on ne peut pas tout avoir. Je reste 3 nuits, le temps d’aller voir quelques copains, récupérer du courrier et je repars déjà vers le nord.
Le 17 juin la patate aura 3 ans, mais elle a reçu son cadeau en avance…
On te souhaite une très bonne navigation Émilien en espérant que tu n’auras pas trop d’emmerdes, il y en a toujours un peu ! Gros bisous Martine et Gégé
Ah que du plaisir de te lire!!! J ai hâte que tu racontes la suite… belle continuation Captain!!!
Jolie « ballade », bravo! Nous on vient de débarquer de La Louise, le Groenland c’est très joli! Paysages incroyables et la pêche fonctionne particulièrement bien :-)