Direction Graciosa

La météo n’est pas très stable, mais a l’air pas trop mal pour partir. Cette traversée on va la faire avec nos amis de Buena Aventura, un couple qui comme nous part voyager jusqu’aux Antilles.

On check la marée pour définir l’heure à laquelle nous devons partir afin d’être assurés d’avoir le courant dans le bon sens pour passer Gibraltar. C’est décidé, on mettra les voiles à 11h, on a 5h de « bon courant ».

Hop, petite halte à Gibraltar histoire de faire le plein de diesel pour pas trop cher, il y a quand même des bons côtés là-bas! Jean embarque avec nous car il doit aller faire quelques commis. Une fois arrivés à la station, les pompistes ne veulent pas le laisser débarquer car c’est faire passer une personne en fraude dans leur pays. Après 2-3 phrases échangées, il arrive à mettre pied à terre.

Nous voilà partis. On retrouve Buena Aventura et on commence à avancer dans le détroit avec peine et sous la pluie. On a du courant contraire qui nous arrive dans le nez et on avance entre 0 et 1 nœud. On se demande si on est parti à la bonne heure, on contrôle et oui, on est parfait dans le timing. On ne saura jamais vraiment d’où vient ce courant. Bref, au bout de quelques heures, Buena Aventura nous sème, il faut dire qu’ils ont un moteur bien plus puissant que le nôtre. On se promet de se retrouver à la sortie du détroit et de continuer la route ensemble.

La nuit tombe, les traditionnels quarts se mettent en place. Un défilé de cargos passent. On sort enfin du détroit et on tire direction le Maroc tout en restant à bonne distance des côtes. Les côtes marocaines sont souvent remplies de pêcheurs, de filets dérivants et peu venteuses.

La mer devient très agitée, 3 mètres de houle courte et croisée nous arrive en pleine figure. C’est très pénible, on est les deux malades, les manœuvres deviennent difficiles et périlleuses. Après 2 jours, on se remet gentiment, mais pas totalement. En bateau, une fois malade, c’est difficile de reprendre le dessus. C’est une sorte de cercle vicieux, tu es fatigué, du coup tu te nourris pas beaucoup et tu es encore plus fatigué, etc. Bref, au bout de 2 jours, on reprend le dessus et on continue la traversée. Le calme revient gentiment avec le soleil et du coup, tous nos problèmes trouvent une solution. On pêche une bonite qu’on mange crue, on fait des pancakes à la banane dont Mousse raffole, on mange des fruits comme on en a jamais mangés et on vide le pot de sucreries que mes très chers collègues m’ont offert.

Si on fait le bilan de la traversée, on a eu un souci avec le régulateur qui nous a obligé à barrer les 2 premiers jours quand on était malade et les deux derniers jours, on a dû également barrer au moteur. La poisse, barrer c’est désagréable. Ce fut difficile mais on est arrivé en pseudo forme à Graciosa où on a retrouvé avec le plus grand plaisir nos amis de Buena Aventura qui nous attendaient avec brioche, thé et café. Quel plaisir d’être à nouveau à terre.

Ca fait quelques jours maintenant que nous sommes arrivés et nous sommes en pleine forme. Pendant que les hommes bricolent sur le bateau, Pascale et moi allons grimper chaque jour un volcan différent de l’île pour vous dénicher de jolies photos.

Mousse a effectué son premier bain qu’elle n’a pas du tout apprécié, mais bon, ça devait arriver à force qu’elle joue avec le feu.