Après avoir passé quelques jours dans les eaux turquoise d’Englishman Bay, nous devons faire notre sortie et quitter Antigua et Barbuda. Le visa du chat arrivant à sa fin, nous ne voulons pas devoir repasser par la case vétérinaire pour demander une prolongation. On s’est fait avoir une fois, ça suffit. Nous décidons de mettre le cap directement sur St-Martin.
En milieu d’après-midi, nous levons l’ancre. La navigation devrait durer une 20aine d’heures et nous devrions arriver à la prochaine escale au petit matin. En règle générale, nous aimons bien naviguer la nuit et surtout arriver à notre destination pour le lever du soleil. Nous évitons toujours d’arriver de nuit. En effet, épaves, récifs, bouées, filets de pêche et autres objets encombrant les côtes se repèrent très mal la nuit. En tablant sur une arrivée le matin, même avec un imprévu, on a de la marge. Nous quittons donc Antigua sous légère brise. Une navigation sans encombre sous alizé correct. Le bateau marche bien, on dépasse et sème même un bateau en plastique plus grand que nous, c’est la première fois que ça nous arrive!
Comme prévu, vers 8h nous jetons l’ancre dans la baie du Marigot. L’île est séparée en 2. La première partie, St-Martin, est un TOM (territoire outre-mer) français. La deuxième, St-Marteen est une ancienne colonie hollandaise aujourd’hui indépendante. Une seule île avec 2 langues, 2 monnaies différentes et 2 pays. La légende raconte que du temps des colonies, les français et hollandais se battaient pour cette île. Un traité de paix ayant été signé entre les 2 pays, il restait à déterminer à qui appartiendrait St-Martin. Personne ne voulant lâcher l’affaire, les capitaines des 2 flottes craignant que les choses s’enveniment, se seraient mis d’accord sur la façon de la partager. Ils envoyèrent leur deux meilleurs matelots courir autour de l’île. Leur point de rencontre serait la séparation du pays. Ils choisirent le milieu du lagon de Marigot (où ils étaient ancrés comme départ). Les deux marins ont couru et on tira un trait entre Marigot et cet endroit. L’île fut partagée. Pourquoi faire compliqué.
Nous avons choisi la partie française pour notre arrivée car Serge (rencontré à Majorque) s’y trouve depuis quelques mois. Il nous rejoint en dinghy mais est ancré du côté hollandais. Il nous explique que c’est plus chaleureux, plus propre et moins cher que là où nous nous trouvons. En effet, le côté français est sale, mal fréquenté et relativement peu sûr. Sans hésiter, deux jours plus tard nous remettons les voiles direction Simspon Bay, côté indépendant cette fois. St-Martin n’est pas vraiment la plus belle île des Antilles. Mais on y trouve tout un tas de choses détaxées et plein d’endroits pour faire la fête. On en profite pour faire notre ravitaillement et on achète également quelques affaires pour le bateau.
Après une bonne 10aine de jours, les cales pleines et le chat stérilisé, on décide de repartir avec Serge jusqu’à Nevis, un peu plus au sud. La météo n’est pas très bonne mais comme la navigation est courte et que notre sortie est faite, on tente notre chance. Mauvaise idée. Le vent est beaucoup plus sud que prévu et à la voile on arrive tout juste au large de Saba (bien plus à l’ouest). Cette île n’offre aucun bon mouillage. Impossible donc de rejoindre notre but sans tirer des bords interminables. Comme cela nous enchante que moyennement, on décide de passer la nuit en mer et avancer un peu. Le vent tourne et on arrive à viser la Guadeloupe. Alors on décide de continuer. Après 48h, on arrive en pleine nuit devant les Saintes. Malheureusement, le vent tourne à nouveau, le courant s’en mêle et on n’a pas d’autre choix que remonter toute l’île jusqu’à Deshaies tout au Nord. On arrive enfin à Deshaies sous des grains relativement violents. Une navigation qui devait durer que quelques heures pour rejoindre Nevis s’est transformée en navigation pénible de plus de 54h dans une mer difficile. Des moments sans vent, des moments avec trop.
On profite de notre escale à Deshaies pour aller récupérer notre courrier à Point-à-Pitre. On décide de prendre les transports publics. Ce fut un périple intéressant, après 3h de trajet on arrive enfin à la marina de Point-à-Pitre. Non, on ne s’est pas trompé de bus, il s’arrête tout simplement toutes les 10 min. pour prendre du monde et on a même eu le droit à un arrêt à la station-service pour faire le plein du bus. Le retour fut plus rapide, seulement 1h. On profite de notre halte à Point-à-Pitre pour faire quelques achats, dont des tongs et un harpon au décathlon. On récupère également notre fameux courrier. Une simple lettre aura mis plus de 2 mois pour venir de Suisse. La Poste annonçait 3 à 6 jours. Il ne faut pas être pressé dans les Antilles. Quelques jours plus tard, Serge nous rejoint à Deshaies. On y découvre par hasard le tournage de la série « Meurtre au Paradis » tournée en majeure partie dans ce village.
Après une bonne semaine de repos, on reprend notre route vers le sud, direction la Martinique. La navigation entre la Guadeloupe et la Martinique va être un peu surréaliste. Notre bateau qui en règle générale ne navigue pas en dessus de 5 noeuds nous offre une moyenne de presque 7.5 noeuds toute la nuit. Qui a dit que les vieux bateaux aciers n’avançaient pas ? Une carène neuve et une voile d’avant quasi neuve lui offre un nouveau visage et une nouvelle jeunesse.
On s’offre une petite halte aux Anses d’Arlet que nous connaissons bien et filons ensuite sur le Marin où tous nos copains nous attendent. Le mois de juin est maintenant bien entamé et il est l’heure pour nous de penser à descendre vers le sud. Pour ceux qui ne connaissent pas la météo ici aux Antilles (et dans l’Atlantique nord en général), la période de juillet à octobre est communément appelée saison cyclonique. Il s’agit des mois durant lesquels des grosses dépressions se forment au large du Cap-Vert et montent en puissance pour venir s’écraser lamentablement sur les Antilles. Lorsque ces dépressions atteignent le stade de « cyclones », elles produisent des vents de plus de 200 km/h, des vagues monstrueuses et dévastent tout sur leur passage. La plupart des plaisanciers quittent donc les zones les plus exposées et vont se réfugier au sud, où les cyclones ne passent que très, très rarement. Nous décidons donc de descendre dès le mois de juillet à Tobago qui parait-il est un endroit très accueillant. Plusieurs autres bateaux copains font pareil.
Nous ravitaillons le bateau et profitons de réparer quelques bricoles. Le temps passe vite et nous restons 3 semaines en Martinique. Oriane, qui a un billet retour vers la Suisse encore valable, en profite pour rentrer voir sa famille. Les vols Suisse – Tobago sont relativement bon marché par rapport au reste des Antilles, autant en profiter, elle me rejoindra donc là-bas.
Oriane rentrée, j’arme le bateau et profite d’une fenêtre météo clémente (disons plutôt, « moins pire ») pour larguer les amarres vers le sud. Clément, Ambre et le petit Noé (qui n’a que quelques semaines) partent en même temps que moi. Au vu de la vitesse de nos bateaux respectifs, on devrait pouvoir rester à portée de radio durant toute la descente, ce qui est relativement sécurisant. Il me faudra presque 40h pour atteindre Tobago. Aucun incident, une navigation solitaire plutôt sympa mais sur une mer plutôt dure et désagréable. La houle assez grosse prend le bateau par le travers et toute activité à l’intérieur devient très périlleuse. Mousse va d’ailleurs être malade tout le trajet. Vers 4h du matin, je suis enfin en vue de Tobago. Un fort courant me pousse et j’ai de la peine à freiner le bateau pour ne pas arriver à la baie en pleine nuit. On m’a prévenu que toute arrivée en dehors des heures de bureau me serait facturée par l’immigration 40 dollars US. La houle a forci et je profite des mes quelques heures d’attentes pour tenter de ranger mes voiles et préparer le mouillage.
J’attends ensuite tranquillement que le soleil se lève. Vers 7h, je passe les derniers rochers et découvre la baie de « Man of War » au fond de laquelle se réveille le petit village de Charlotteville. Le paysage est très beau, très vert, très nature. Sur ma droite, au mouillage de Pirate’s Bay, j’aperçois Buenaventura à l’ancre. M’ayant reconnu (l’avantage d’un bateau vert fluo), Alejandro saute dans son annexe pour venir me montrer où mouiller. Après avoir balancé 3 fois mon ancre dans des fonds profonds et pourris, je trouve enfin un petit coin par 7m sur du sable. Je suis mort, l’ancre se remonte à la main sur notre bateau. Je me retrouve donc au pied d’une petite falaise recouverte de végétation et tout près d’une plage magnifique, vierge et isolée. Alejandro m’invite boire le café, Clément arrive quelques minutes plus tard et s’ancre juste derrière moi. Ça y est, les vacances à Tobago peuvent commencer.
Ce poste n’a malheureusement pas beaucoup de photos. Les connexions internet à Charlotteville sont catastrophiques. Dès qu’on aura quitté l’île, on vous fera un nouvel article avec plus d’images. C’est également pour cette raison que cet article à mis si long à voir le jour. Promis, ça ne deviendra pas une habitude.
Hahaaa mousse qui mange le poulpe.
Bon j’espère que vous savez bien le cuire sinon faudra que david vous l’enseigne…
hahah
Les dodo’s en famille un pur bonheur.
Y a interet que ça devienne pas une habitude.
Bon j’ai eu plus que la chance de voir ma petite soeur en suisse et Isma sa tata Yoyo, quel bonheur immense, un vrai rayon de soleil. Pleins de rire et de souvenir et une tres bonne confiture de sa maman ♥♥
J’espère pouvoir vour revoir en famille la prochaine fois..
Ont vous aime fort les enfants.
Ben du coup j’ai téléchargé les deux saison de « Meurtre au Paradis » !
Mais non elles sont très bien les connexions, je suis en train de chatter avec le Capitaine! Vous êtes trop mignons sur les photos de sieste et 7.5 noeuds ça déchire grave sa race!