La boucle est presque bouclée

Une météo plutôt clémente, le bateau fin prêt, je me décide à quitter Hoedic pour traverser le Golfe de Gascogne. Au moment du départ, je me rends compte qu’un bateau a mouillé sur mon ancre. Le propriétaire est visiblement parti à terre manger. Je prends mon mal en patience et quand il revient 3h plus tard, je suis d’une humeur exécrable. Je m’apprête à lui passer la bordée de sa vie quand il m’explique que ça fait seulement 3 jours qu’il fait du voilier. Il se demande si il n’est pas trop près de moi. Je l’invite à bord et lui explique calmement comment ça fonctionne. Je l’aide ensuite à se ré-ancrer. Je reçois en retour un bouteille de Champagne haut de gamme qu’il m’amène à la nage. L’eau est à 16 degrés, il est largement pardonné. Tout est bon, je lève l’ancre.

 

La traversée du golfe se fait sans encombre. La mer est un peu croisée et courte, mais c’est le mieux qu’on puisse avoir ici. La brise est soutenue et je mets moins de 3 jours pour rejoindre la Corogne. J’avais prévu de descendre plus bas mais le temps se gâte et je préfère m’abriter. En cours de route, j’héberge un pigeon (l’oiseau). Il reste 24h à bord mais me laisse trop de souvenirs un peu partout pour que je le garde. Je profite de croiser un pétrolier pour le chasser.

 

 

Je mouille devant la petite ville d’Ares. J’y redécouvre les plaisirs de l’Espagne. Entre autres, ses bières à 1 euro et ses incroyables tapas. Ça fait du bien. Le lendemain, je repars pour Camarinas, juste avant le Cap Finisterre. J’y rencontre plusieurs autres voiliers avec qui je reste 4 ou 5 jours. Pêche, apéro, baignade. Ça faisait longtemps que je ne croisais plus vraiment de bateaux de voyage. Depuis New-York, ma route sortait des sentiers battus et j’étais souvent le seul bateau étranger dans la région. En Irlande, j’étais complètement hors-saison. Pour la première fois depuis presque 2 ans, je me retrouve dans un port avec un ponton rempli de bateaux de nationalités différentes.

 

 

J’y resterais bien plus longtemps, mais j’ai des impératifs. Je repars en direction du Portugal. Le vent est en vacances et je descends une bonne partie de la côte au moteur. En fin d’après-midi, le brouillard se lève et donne un air lugubre à la région. Je mouille tous les soirs dans des coins plus ou moins jolis. Mention spéciale pour les Islas Cies, un petit archipel magnifique au large de Vigo.

 

 

Arrivé à Porto, j’embarque Jean-Jacques et Ellen, un couple suisse venu passer 2 semaines à bord. On cabote ensemble le long des côtes en direction de l’Algarve, au sud. La météo est clémente et nous permet de faire de la belle voile. À Cascais, près de Lisbonne, on embarque Marie-Noelle, Suissesse aussi, qui nous rejoint pour la deuxième semaine. Arrivés à Lagos, ils reprennent leurs routes de terriens et je redeviens marin solitaire.

 

 

Au moment ou j’écris ces lignes, je suis à Alvor, juste à côté de Lagos ou j’attends une fenêtre météo pour quitter le Portugal. Prochaine destination : Graciosa aux Îles Canaries. Dans une 100aine de miles au sud, je rejoindrai le sillage qu’avait pris Molly il y a 4 ans quand nous quittions la Méditerranée pour la première fois. Quelques 15’000 miles nautiques sépareront ces deux navigations. La boucle au tour de l’Atlantique Nord sera alors bouclée…

 

 

Commentaires

  1. Monique a écrit le

    Salut cousinet, tu nous fais plaisir avec tes belles photos et commentaires. bon vent, bisous, bisous.
    Monique

  2. Babou a écrit le

    Voilà voilà j’espère que tout vas bien pour toi.
    Dans quelques semaines ta femme te rejoins. Enfin vous serez réuni au soleil.

    A bientôt copain

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